La fresque de facilitation graphique, dessin ou écriture ? Les deux mon capitaine !

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scribing : à la rescousse des fautes d’orthographe !

Lorsque l’on fait du « scribing » (j’aime bien ce mot anglais qui vient du latin scriba), on croque, on met en page et on écrit, en direct, des mots-clés ou des phrases courtes.

C’est l’enregistrement graphique en direct, ou « graphic recording » pour reprendre les termes anglo-saxons.

Or, certains mots me posent problème. Cela remonte à l’enfance. J’ai toujours eu des hésitations avec les « i » et les « y », par exemple. Petite, ma terreur était d’écrire le mot bicyclette. Longtemps il a fallu que je décompose le mot pour trouver un sens à son orthographe. Car presque systématiquement j’échangeais les deux voyelles de place. Les deux « i » semblaient s’amuser à me faire tourner bourrique, et jouaient leur place comme au jeu des chaises musicales : dyslexie, misogyne, ou callipyge, sauriez-vous où placer les « y, i » ? Cystite, pyrotechnie, polygamie, diptyque, amaryllis, hybride ou asphyxie… Cela me donne le tournis rien que d’y songer.

Aujourd’hui, bien que ce souci d’orthographe ait disparu, il peut ressurgir lorsque je DESSINE le mot, surtout lorsqu’il sert une mise en page ou l’illustration d'une métaphore. Car j’aime jouer avec la typographie. Le réflexe de l’écriture, ce lien entre la main et le cerveau, ne répond pas au même processus lorsque je dessine ; je m’attache à illustrer et bien dessiner une forme typographique. Je dessine un mot lettre par lettre, et non plus un mot dans son entier. L’automatisme de l’orthographe disparaît alors, et je me retrouve à peindre un tableau, avec ses pleins, ses vides, à opter pour ce qui s’équilibre le mieux dans ma page. C’est là que le risque de la faute s’immisce et que les lettres deviennent comme un jeu de quilles.

Ainsi, il n’y a rien à faire, un mot que j’ai écrit cent fois, dont je sais que je sais l’écrire, je peux l’écrire correctement lorsque je rédige, et mal le dessiner avec une faute d’orthographe

 À l’égard de certains mots en particulier, je dois être vigilante. Ils sont mon piège. Et j’y tombe souvent. La coquille typographique est ma terreur. Elle ne rend pas mon dessin illisible, mais elle le rend ridicule, voir sibyllin (encore ces « i » !), ce qui est un comble pour la facilitation graphique dont on attend plutôt une clarification des débats. C’est un peu comme une sorte de croche-pied que je me fais à moi-même. Comme si le scribing n’était déjà pas un exercice suffisamment difficile. Écouter, Synthétiser, illustrer, symboliser, les étapes sont nombreuses avant d’arriver à la fresque finale. Malheureusement, il n’existe pas encore de correcteur orthographique sur le logiciel Procreate installé sur mon Ipad. Cela viendra certainement vu les progrès de l’Intelligence Artificielle et ses applications telle ChatGPT.

Je fais des fautes, comme tout le monde, mais j’essaie d’en faire le moins possible par amour pour la langue française et par égard aux lecteurs. Bescherelle est sur ma table de nuit et je l’ouvre souvent.

Lorsque vous intervenez sur un événement, que ce soit une conférence, un séminaire ou une réunion de travail en intelligence collective (quoique dans ce cas, il soit plus facile de corriger en direct car on ne cherche pas là forcément un rendu d’une très grande qualité dans les finitions), que faire quand la faute est déjà couchée sur le papier ou sur son support numérique ?

Plusieurs cas s’appliquent :

  1. Soit vous l’avez vue à temps et vous la corrigez dès que possible
  2. Soit vous l’avez vu, mais l’encre est indélébile et vous redoutez de faire un pâté sur votre fresque. Il ne reste plus qu’à inventer autour un dessin afin de masquer l’erreur.
  3. Soit vous ne l’avez pas vue, ou peut-être que le temps ne vous a pas permis de bien relire votre travail, et vous présentez ainsi votre croquisnote. Trop tard pour corriger, il ne reste plus qu’à rattraper le coup avec une pirouette, et ainsi, valoriser la faute en même temps que votre fresque. À ce moment-là, mieux vaut avoir de l’idée.

La solution est autant que possible d’anticiper et d’étudier le champ lexical du jour, s’informer sur les intervenants, sur le sujet de leur intervention ou keynote, d’imprimer les mots redoutés dans votre cerveau, voire d’en faire la liste par écrit.

Et bien sûr, en facilitation graphique, travailler son orthographe reste une étape clé dans le processus du scribing, et c’est d’ailleurs un acquis qui reste utile tous les jours et pour longtemps. Je vous renvoie donc au site du « projet Voltaire » avec le lien ci-après : https://www.projet-voltaire.fr/

Dans tous les cas, il est difficile de lutter contre la coquille orthographique, c’est un peu comme le trac de l’acteur ou du présentateur radio ou télé qui a peur que sa langue fourche. Sauf que pour eux, ce sera comme trébucher sur un caillou, alors que pour un facilitateur graphique, la coquille sera couchée sur le papier, indélébile, présente comme le nez au milieu de la figure.

En cela, la e-facilitation graphique numérique offre un confort auquel j’ai pu goûter depuis la crise du COVID ; il y a un avant et un après :

-         Avant, le papier supportait difficilement une correction, le feutre étant indélébile, je devais ruser avec un joli pâté artistique.

-         Après, j’ai investi dans le IPAD Pro pour faire perdurer mon activité à travers les réunions ZOOM et TEAMS. Le IPAD permet alors l’utilisation de la gomme, outil élevé au rang du feutre, de la peinture à l’huile ou de l’aquarelle, et aussi puissant que l’objet gomme sur la mine de crayon en graphite. Les barrières physiques sautent. Les rapports de force sont revus, et mon travail aussi ; il s’en trouve renforcé dans son efficacité. Le numérique apporte une solution aux handicaps liés au papier et au feutre.

J’avoue qu’aujourd’hui, c’est l’outil que je préfère, même s’il n’est pas parfait.

L’imperfection vient du fait de la résolution de la planche de dessin. Il faut choisir dès le départ entre RVB ou CMJN, savoir si votre dessin sera vu uniquement à l’écran (RVB) ou s’il sera destiné à être imprimé (CMJN), et décider dès le départ de sa résolution en pixels: en divisant le nombre de pixels de votre page par 30, vous obtiendrez la dimension en centimètres d’une impression en bonne résolution, et si vous divisez par 60, vous obtiendrez la taille d’impression maximale en centimètres pour une résolution de l’impression en haute définition. Une résolution d’impression de bonne qualité sera donc de 30 pixels par centimètre, une résolution de qualité en haute définition sera de 60 pixels par centimètre.

Prudence lorsque vous diminuez la taille d’une partie de votre dessin sur votre IPAD, car sur le logiciel Procreate, celle-ci perdra drastiquement en qualité de résolution ce qui est très pénible. De bien lissé au départ, le dessin devient tout à coup pixellisé, et au bout du compte, très flou… ! Et là, vous vous dites « c’est horriiiible ! », « Qu’ai-je fait pour mériter ça ? ». Le temps que vous vous en rendiez compte, c’est souvent trop tard, impossible de revenir en arrière, mais vous vous jurez qu’on ne vous y reprendra plus et la prochaine fois vous ferez un copié-collé de votre dessin afin d’en conserver la version originale (voir sur les tutoriels de Procreate comment copier une partie d’un document sur une nouvelle page vierge : c’est-à-dire en sélectionnant le calque avec le doigt et en le glissant/maintenant sur la page, puis, avec l’autre main, en fermant la page actuelle puis en ouvrant la nouvelle page pour y déposer le calque maintenu).

Je compte sur l’amélioration de Procreate dans le futur, sinon je serai peut-être obligée d’opter pour un autre matériel. Cependant, j’aime la légèreté et la performance du IPAD Pro. Ce matériel est compact, facilement transportable, il suffit de l’accompagner des adaptateurs Apple (ce sont les seuls qui soient fiables et performants, quoique les qualités de connection décroient avec le temps et nécessitent des exemplaires en double de manière à pallier à d’éventuels problèmes techniques). Par exemple, si votre installation nécessite que votre câble HDMI ne repose pas sur une table ou un plan horizontal, et que vous voyez ce câble indispensable à une connexion performante pendre lamentablement dans le vide à la verticale, vous pourriez avoir des problèmes de connexion plus que gênants. Pourquoi ? Parce que le câble HDMI qui vient jusqu’à vous est un câble lourd, et qu’avec l’attraction terrestre, il glissera de son logement et de la connectique dès que vous l’aurez branché. Il suffira que vous fassiez un mouvement pour qu’il sorte de son logement. Car il ne s’agit pas d’une prise à clipser mais d’une connexion qui s’emboîte en douceur et qui peut glisser. Je ne saurais trop alors à vous engager à demander un support horizontal pour poser votre IPAD afin que la connectique ne soit pas sujet à l’arrachement. Avec le temps, votre adaptateur peut également avoir du jeu et votre connexion avec le câble HDMI en sera détériorée.

Bien sûr, il faut penser à demander à la production ou à la régie une rallonge de manière à pouvoir connecter votre chargeur USB à l’adaptateur multi-ports sur lequel est aussi branché le câble HDMI.

C’est ce qu’on appelle l’expérience professionnelle. On apprend de ses erreurs, surtout quand le terrain a été peu défriché avant. Je me sens parfois comme une découvreuse numérique. Cela dit, il y a toujours des solutions pour rattraper ses erreurs, qui consistent en général à refaire le boulot, ce qui prend beaucoup de temps j’en conviens.

Mais quand on aime on ne compte pas, car c’est, comme beaucoup des métiers artistiques, un métier de passion et d’abnégation.

Cet article a pour but d’éviter à d’autres facilitateurs graphiques de reproduire ces erreurs dans un souci d’amélioration des techniques et du métier. Il sert aussi à informer mes prospects et clients qui le liraient à connaître ce métier et ses besoins.

Ainsi, je n’hésiterai pas à parler sur les pages de mon blog de mes expériences réussies et de mes déboires. C’est une sorte de journal, même s’il n’est pas toujours bon d’exposer à tous ses échecs ou ses difficultés.

Cependant, l’amélioration continue nécessite d’analyser son processus, d’y relever les problèmes afin de les résoudre. Les coucher sur le papier sous forme de rédaction est aussi une façon de bien les cerner, afin d’y répondre au mieux.