Le Tissu Ᾱ la Cire d’Abeille, TᾹCA t’en servir pour emballer tes aliments

#zerodechet , #biodegradable , #zerowaste , #beeswaxwrap , #sketchnnote

En 2020, j’abandonne l’emballage alimentaire en plastique, ce rouleau infernal au film si fin qu’il colle aux doigts et aux vêtements par la grâce de l’électricité statique, qui se tord quand je le tire et que j’en approche les ciseaux : avez-vous déjà essayé de couper ce film tout en tenant le rouleau ?

Il ne se laisse pas faire, indocile, et fuit la lame ; c’est pire encore d’essayer de le couper avec les dents métalliques intégrées à son propre emballage en carton : Il se vrille sur lui-même, se débine et fuit l’usage pour lequel il a été fabriqué. Et alors que tout à coup il décide enfin de dérouler sans prévenir, seule chose qu’après tout l’on attende de lui, je me rends compte que j’en ai bien plus dans les mains que je n’en aurai l’usage ; mon bras est tendu sur presqu’un mètre d’envergure, alors que je cherchais à en obtenir 25 cm de long ; puis un jour, allez comprendre, il ne veut plus, et reste agglutiné aux couches inférieures qui sont comme solidaires du rouleau central en carton dont jamais je ne verrai la couleur, ou bien il finit en cotillons de sorte que je n’ai plus qu’à balancer le tout dans la poubelle.

Là se pose le problème de la fabrication de l’objet par rapport à son usage. Et celui-ci me semble bien obsolète, après l’avoir expérimenté tant d’années durant, mea culpa.

Car emballer n’est pas dans la nature du film plastique alimentaire étirable, tout comme la nature ne veut plus de cet emballage. Et des autres non plus d’ailleurs, qu’elle vomit par les fleuves, les rivières et les océans.

Ainsi, je poursuis trois options pour la création de mes tissus enduits :

Des #sketchnotes et des motifs que je dessine à la main, que je numérise et multiplie sur un logiciel de dessin réputé, pour les transformer en un motif reproductible à l’infini.

Je trouve ensuite un imprimeur de tissu à qui j’adresse mes images.


Finalement, passer du papier au tissu, c’est plaisant, surtout quand je pense que mon motif peut être reproduit au kilomètre, comme du papier peint. Même si je n’ai pas cette ambition, je fais imprimer quelques mètres linéaires. J’y découpe des coupons de la taille de serviettes de table qui seront par la suite noyés dans la cire d’abeille.

Ma seconde option est plus empirique. Après avoir suivi un stage de teinture végétale sur tissu, je me passionne pour les plantes tinctoriales. Plus question ici de dessins, mais de #couleur, de teintes, de nuances, de couleurs grands teints, d’oignons, de mauvaises herbes, de fleurs, d’écorces et de racines. Un retour vers la nature, que je regarde différemment, en cherchant dans le paysage les végétaux qui participeront à la coloration de mon coton, en tentant de deviner dans la chlorophylle environnante quelles teintes délicates s’y cachent. Car rien à voir avec les couleurs chimiques ; les couleurs végétales sont souvent pastel, et douces, et se marient bien les unes avec les autres, comme dans une même palette naturelle et parfaitement harmonieuse.

Voici donc une autre voie de recherche pour mon film alimentaire maison : la teinture végétale comme une alternative à emballer mes denrées. Quoi de plus sain et de plus naturel ? Zéro produit chimique, zéro plastique, zéro déchet puisqu’entièrement compostable. Après un an d’utilisation, mon film retourne à la nature sans la polluer.

Pour ce faire, je collecte mes végétaux : oignons, amandes, noix, marrons, que je déshabille pour garder ce qu’habituellement on jette. Tout à coup, l’enveloppe m’est aussi précieuse que la partie du fruit qui se mange.

J’achète à un fournisseur français nantais du coton recyclé, qui me semble être une bonne alternative puisque mon produit aura une durée de vie limitée.

Je le teins puis l’enduis de cire d’abeille, de résine de pin et d’huile de chanvre. Un savant mélange qui fait que le tissu colle légèrement au bol. Car avec ce tissu je recouvre un récipient qui contient un reste de repas, j’emballe un morceau de fromage, une part de gâteau ou un sandwich.

Ma cire d’abeille est bio, je l’obtiens auprès d’un apiculteur du Finistère. L’huile de chanvre bio est souvent bretonne, ou provient des Ardennes, suivant là où mes pas me mènent. Je cherche un fournisseur local pour ma résine de pin, l’idéal serait une résine de pins des landes. Je cherche encore.

Je privilégie les fournisseurs français, pour un produit « Fait en France ». Les quantités correspondent à une production artisanale hésitante qui débute. Je souhaite garder un prix abordable à la vente et choisis de faire travailler des artisans et producteurs locaux.

J’ai aussi parfois le coup de foudre pour des coupons de tissus que j’achète à des particuliers. Je leur donne une seconde vie en les transformant en feuille d’emballage enduit. C’est là ma troisième option.

Ainsi, 2020 verra le début de ma page e-commerce (dont un avant-goût est en lien dans ce post) puisque ma production de film alimentaire dépasse ma consommation, et qu’il n’est pas question que je fasse des stocks coûteux.

J’aime l’idée de partager cette bonne pratique, d’encourager cette habitude, de populariser cette feuille de tissu enduit de cire d’abeille afin qu’elle remplace dans les chaumières le désormais honni film alimentaire en plastique.

Je ne sais d’où est originaire ce produit bien connu sous le nom de #beeswaxwrap, mais l’idée est merveilleuse. Cela me fait penser parfois à ces récipients en biscuit qui contiennent une glace ou une crème dessert, et que l’on mange après en avoir dégusté le contenu. S’ils ne sont pas consommés, ils iront au compost. De l’emballage à la denrée, honneur au biodégradable total.

Ainsi, je m’adresse à vous ici, à vos bonnes résolutions pour les années à venir, car cette bonne pratique ci-dessus est destinée à perdurer, et de retour en arrière il n’est pas permis.

Moins de plastique à usage unique, moins d’emballage et de contenants dans nos poubelles, et au final moins de déchets.