Sketchnoter c’est entendre, écrire, dessiner : 3 atouts pour mémoriser

#sketchnote , #memoire , #cerveau , #innover

Les dessins accompagnés de leur signification à voix haute sont mieux retenus que les mots seuls, Lieury et Calvez, 1986.

Les dessins sont codés figurativement et sémantiquement. Les mots sont codés lexicalement et sémantiquement.

L’ensemble des deux, dessins et mots, accompagnés de vocalisation à voix haute, permettent une meilleure mémorisation. Coder l’information de manière visuelle et verbale est une clé pour une mémorisation doublement efficace.

C’est ce qui est démontré dans l’article « vocalisation et mémoire séquentielle des dessins et des mots » (A. Lieury, 1987)

Cette théorie du double codage vient d’Allan Paivio (Université de Western Ontario), et favoriserait le processus d’apprentissage.

A l’Université de Waterloo (Canada), les chercheurs ont démontré que dessiner a « un surprenant pouvoir d’influence » sur la mémoire, atout qui pourrait être utilisé pour contrer la démence ou la dégénérescence du cerveau chez les personnes âgées.

Quant à moi, je n’ai aucune envie d’attendre que mon cerveau soit dégénéré pour combattre cette obsolescence programmée. Je décide d’utiliser quasiment journellement ce pouvoir du dessin pour un développement bénéfique de mes neurones.

Ainsi je pratique l'enregistrement graphique à travers le « scribing » (captures imagées en direct), et le sketchnote, que tout un chacun peut pratiquer à l’aide d’un cahier et d’un stylo. Écoute, concentration, et agilité de la main font le reste.

Car illustrer un mot semble plus efficace pour s’en rappeler que de l’imaginer ou le voir écrit. Le sens d’un concept est aussi plus aisé à mémoriser à travers son dessin que de le voir écrit accompagné de sa définition. Mais c’est dans la cumulation des deux, voir des trois avec la voix haute, que la mémorisation est plus efficace : dessiner le mot, l’écrire et l’entendre.

Si les adultes retiennent moins bien les mots qu’une personne jeune, en revanche la cumulation avec le dessin efface ces différences.

Par ailleurs, le fait que le dessin soit réussi ou non n’a pas d’impact sur la qualité de la mémorisation. Que vous dessiniez des bonshommes en bâton aura autant d’impact sur la mémorisation d’une scénette ou d’un concept donné que si le personnage était digne d’un dessin de nu d’un étudiant de troisième année d’école d'Art. Votre mémoire en tirera bénéfice aussi. Pas d’excuse donc, pour s’y mettre : tout le monde peut se prêter à l’exercice, sans restriction !

D’après les chercheurs, que ce soit pour étudier, apprendre à la maison, se souvenir d’une expérience ou d’un discours, cela « démontre que le dessin est une stratégie de codage robuste qui peut, et entraîne de façon spectaculaire la performance de la mémoire ».

sketchnoter pour mémoriser

Le dessin favorise l’ancrage du souvenir.

Créer son propre dessin oblige à élaborer les caractéristiques d’un objet pour construire une représentation imagée qui permettra de retrouver de quel objet il s’agit.

Les expériences montrent que le dessin est un outil puissant de mémorisation. La mémorisation se fait plus par le processus engagé par l’action de dessiner (création d’une imagerie, action motrice des mains…) que par le temps passé à dessiner. La finition du dessin importe peu au final.

L’effet synergique des encodages utilisés dans le process de création de l’image favorise l’ancrage du souvenir.

Les tests de chercheurs américains l’attestent, « N’importe qui pourrait tirer parti de cette stratégie de mémorisation, indépendamment de son talent artistique ».

Car noter visuellement implique dans un premier temps de comprendre les concepts énoncés, puis dans un second temps de chercher à les expliquer visuellement en les dessinant. Le plaisir d’utiliser pour cela sa main est la cerise sur le gâteau.

Le processus réussi de retranscription d’une idée, d’un discours, d’un concept, mène à un résultat durable dans l’action de mémorisation.

Classer les idées, hiérarchiser les titres, schématiser, sont autant de modes opératoires qui vont aider à clarifier nos idées.

N’hésitez plus : armez vous d’un carnet ou d’un cahier, format paysage de préférence, sans lignes ni carreaux, un bon stylo, et notez en dessinant, votre cerveau vous remerciera !