La mémoire, le sucre et le sketchnote
Le sucre est de plus en plus reconnu par les chercheurs comme nocif pour le fonctionnement du cerveau, et en particulier pour la mémorisation. Alzheimer, diabète de type 2, sont de nos jours des maladies qui s’étendent. Elles entraînent toutes deux une dégénérescence du cerveau.
Mais un fort taux de glucose dans le sang entraîne également une dégénérescence cérébrale. À un taux de glucose élevé dans le sang correspondrait un petit hippocampe « et une structure hippocampique en piètre état », selon les chercheurs (Neurology, Centre médical de Berlin, 2014).
Avoir un hippocampe rabougri ne me dit rien qui vaille. Et je préfère faire la guerre à une mémoire qui me joue des tours. Charles Aznavour entraînait sa mémoire en étudiant des langues étrangères chaque jour pendant quelques heures. À chacun sa technique.
Ne jamais s’arrêter d’entretenir sa mémoire semble être le secret de la bonne santé structurelle de l’hippocampe. Ma préférence va au dessin (figuratif et sémantique) associé au mot (sémantique et lexical), accompagné de sa vocalisation (je dessine en écoutant un discours, que ce soit pendant une réunion, une conférence, ou un podcast). Trois facteurs sur lesquels semblent s’entendre les chercheurs pour assurer un bon ancrage de la mémoire, et que je réunis pour ma part dans le croquisnote.
En même temps, je combats le sucre qui met à mal le fonctionnement de cette mémoire.
Car l’aliment est présent partout : alcool, chocolat, biscuits, yaourts industriels, mais aussi biscottes, pain, plats préparés et même bouillons cubes…
Le sucre nous rend dépendant, c’est une drogue plus forte encore que l’héro ou la cocaïne, d’après la conclusion d’expériences menées sur les rats.
J’ai donc décidé de rayer le sucre de mon alimentation sous sa forme saccharose (sucre de canne, sucre de betterave). Je conserve très occasionnellement le sirop d’agave (fructose concentré).
Ainsi, j’ai mis il y a un an de ça plusieurs semaines à m’en défaire, avec beaucoup de volonté et de stratégie, en commençant par faire la chasse aux sucres cachés dans tous les aliments de mes placards de cuisine (biscottes, bouillon cubes…).
Je vous défie d’acheter des biscottes sans sucre dans certains supermarchés ! Les miennes proviennent de magasin bio, à peu près le seul endroit où j’en trouve. J’ai vite compris que les seuls aliments industriels ne contenant pas de sucres ajoutés doivent avoir la mention inscrite lisiblement sur l’emballage. Dans le cas contraire, le sucre sera noté dans les ingrédients, en tout petit quelque part sur la boîte.
Dans les magasins d’alimentation, pas de rayon « sans sucre ». Vous trouverez des rayons sans gluten, sans sel, mais étonnamment, jamais « sans sucre ». Donc, pour moi qui ai rayé le sucre ajouté dans les aliments transformés industriellement, c’est le parcours du combattant : les courses prennent plus de temps, surtout les premières semaines ; avec l’entraînement, j’ai vite compris quelles sont les marques qui proposent des produits sans sucre et j’y retourne plus vite la fois suivante.
La meilleure bataille contre le sucre consiste à manger le moins possible d’aliments transformés. Retour donc aux marchés frais ou aux paniers bio pour les légumes, les fruits, la viande, le poisson, le fromage… C’est doublement bénéfique pour votre santé et la planète avec moins d’emballages de toutes sortes. La plupart du temps, un simple papier entoure l’aliment ; vous venez avec vos sacs réutilisables ou votre caddie, meilleur ami des courses « soutenables » ou zéro déchet.
Comme il est difficile de se passer de glaces l’été, j’ai testé la sorbetière, et fait tester à ma famille. Les résultats sont concluants. Je mets dedans ce que je veux, et surtout pas de sucre ! Comme pour les gâteaux sans sucre blanc ou roux ou comme le chocolat sans sucre, il est tout à fait possible de sucrer en utilisant des fruits (concentrés de fruits faits maison par exemple). Lire l’excellent livre de recettes de Philippe Conticini et Anne-Sophie Lévy-Chambon "Gâteaux et gourmandises sans sucre, des desserts vraiment délicieux sans sucre ajouté et sans édulcorant", éditions First. Ceux qui le souhaitent peuvent sucrer avec un concentré de fructose (sirop d’agave) ou de sirop d’érable qui est un saccharose avec un indice glycémique moindre que le sucre blanc ou roux (et en général on en met moins), et c’est excellent. Peu à peu, je vous rassure, on s'habitue très bien à manger sans sucre. Le seul problème, c'est que lorsque vous aurez à manger un dessert classique quelque part, vous le trouverez bien trop sucré à votre goût.
L’effet « manger sans sucre ajouté » associé à une heure de marche journalière a été immédiat : perte de poids régulière sans régime particulier, donc en mangeant de tout, et même en me permettant quelques écarts avec des « desserts » classiques et quelques verres de vin le week-end (relations sociales oblige); s’ensuivent un vrai regain d’énergie, un meilleur moral, et des articulations bien huilées.
Parallèlement, je continue donc à entraîner ma mémoire dans les conférences et à travers mon activité de scribing avec l’écoute dite « active » : j’écoute en dessinant. Je classe, je hiérarchise, je synthétise les discours, les émissions de radio, pour moi d'abord, et pour les autres lorsque je partage mes dessins sur les réseaux sociaux.