Ma synthèse visuelle sur table lumineuse

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Crédit photo Snitem

la capture d'images, la table lumineuse et la caméra

J’ai récemment participé aux Rencontres du Progrès Médical du Snitem (Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales) à l’Institut Pasteur, pendant lesquelles j’ai réalisé des dessins et synthèses visuelles sur table rétro-éclairée. Cette solution s’est imposée car la salle ne comportait pas suffisamment de place pour installer chevalets et cartons de grandes dimensions pour y dessiner.

J’ai choisi de croquis-noter sur un papier blanc au format A3 ; malheureusement, la caméra Go Pro installée au-dessus de la table ne parvenait pas à filmer la feuille dans son entier. Disons que j'étais plutôt sur un format à mi-chemin entre le A4 et le A3.

Un support d’écriture de petit format, certes, mais avec une projection sur trois écrans géants. Deux écrans latéraux au format portrait, un écran central à l'italienne.

Tant qu’il y a de la place sur la feuille blanche, je dessine ; j’ai bien souvent distraitement oublié de me contenir dans un espace à marges virtuelles de deux à trois centimètres à l’intérieur de la feuille.

Pendant la pause, une charmante dame venue se plaindre que l’on ne voyait pas tout le dessin retransmis à l’écran (et pour cause), m’a enjoint de me tenir à mes marges invisibles. Ce que je me suis employée à faire par la suite.

Les dessins étaient de temps en temps projetés à l’écran pour être montrés au public. Concentrée sur mon travail, je ne m’apercevais pas toujours qu’ils étaient au moment même diffusés sur deux ou trois écrans géants. Pendant la matinée, l’animateur cite l’un de mes dessins projeté:« comme l’a noté justement Sophie… », ce qui me rassure sur la justesse de mes contenus à ce moment là.


 la stratégie du facilitateur

A l‘inverse pendant l’un des débats de l’après-midi, le second animateur s’écrie, en regardant l’écran géant face à lui : « ce dessin m’effraie, je vais essayer de clarifier le débat ». La réflexion est à double tranchant. Soit, en effet, le débat s’embourbe, et l’animateur doit recentrer le débat, soit je n’arrive pas à dégager les idées clés. Ou les deux.

Je travaille peut-être de façon trop systématique. Ou bien y a-t-il trop d’informations sur ma feuille ? Je décide donc de changer pour un temps mon approche et je m’emploie à penser en images et à produire une seule grande illustration à la fois, un peu à la manière des humoristes.

Avec un dessin pleine page j’illustre une seule idée : « les data, patrimoine français à préserver », illustrée par un château, avec en haut de sa tour un drapeau marqué « data », et quelques mots « patrimoine » et « journée portes-ouvertes ». Puis : « le numérique, le moyen de transformer le système de santé » avec une « blouse blanche » entourée de dispositifs médicaux numériques.

Effets positifs : ce changement de stratégie me permet de prendre du recul sur mon travail, de me concentrer sur une idée clé à mettre en valeur.

Il faut donc être à l’écoute des orateurs et conférenciers, mais aussi des animateurs (ici journalistes), qui peuvent intervenir en tirant un signal d’alarme. A nous, facilitateurs graphiques, de corriger le tir.

Ainsi, lorsque l'on dessine sur un format réduit, il est judicieux d’alterner des feuilles nourries d'un dessin pleine page, avec des pages de mots-clés accompagnés de pictos, croquis et symboles. Cela permet de se concentrer sur une idée phare qui mérite attention, une métaphore à forte portée symbolique (ici, les "déserts médicaux", les "data, un patrimoine à préserver", etc.), cela permet aussi de modifier le rythme des images qui passent à l’écran, et aussi de moins donner à lire (pour fuir à tout prix l'effet PowerPoint).


Synthèses visuelles en temps réel, et après?

Pendant la pause, je souhaitais que les dessins soient affichés afin que chacun puisse les voir de près. Je les accrochais donc sur des cartons disposés à la sortie de l'auditorium.

Chacun s’exclame ou s’interroge, les remarques sont de toutes sortes, plutôt positives, en dehors de ce monsieur âgé que j’entends dire à une dame « mais ce dessin, là, en bas à gauche, mon petit-fils est capable de faire le même! ». Je pense « oui bien sûr, pourquoi pas ? Puisqu’il s’agit d’une émoticône » (un rond pour la tête, deux billes pour les yeux, une bouche stylisée).

Une personne me dit que ces synthèses visuelles lui serviront à expliquer le cours des débats à ses élèves, bien mieux qu’un long compte-rendu dont elle sait qu’ils ne le liront jamais. Elle préfère discuter avec eux autour de mes images.

J’aime l’idée d’une seconde vie pour mes synthèses imagées après un événement éphémère, pour que mes captures visuelles servent à d’autres, soient un outil de travail, un support, un document à partager.

Je prends plaisir à capturer les idées clés, à trier et synthétiser les discours. C’est un jeu ou un sport plus qu’un travail. Cependant, le souci du travail bien fait est toujours présent.

J’aime aussi que les auditeurs ou les orateurs donnent leur avis sur mes synthèses imagées. Les réflexions sont bienvenues et participent à mon objectif d’amélioration continue.