Marius Fabre

Entrée de la savonnerie

La savonnerie est à Salon-de-Provence. A l'intérieur, un musée sur l'histoire de la savonnerie Marius Fabre et la fabrication du savon.

Salle à estampiller 

Le "savon de Marseille" est estampillé à la main sur les six faces.

Salle des bacs de refroidissement pour la pâte à savon 

La pâte à savon est versée chaude grâce à des goulottes en bois dans des "mises", sortes de vastes moules. 

Après environ 48h de séchage, lorsque la pâte est froide, elle est découpée et sortie du moule par blocs.

La cuve de cuisson de la pâte à savon 

Les huiles végétales et la soude cuisent dans cette grande cuve pendant plusieurs jours pour entraîner la saponification. 

Il faut 14 jours pour créer un savon de Marseille sous l’œil averti d'un maître-savonnier.

Avec mon savon de Marseille, je me frotte des pieds à la tête ; mais pas seulement : la maison y passe aussi, de la cave au jardin : décoction de savon noir contre les pucerons, liquide vaisselle, lessive en paillettes, anti-mites...

Mon savon préféré, c’est l’amande amère. J’en mangerais ! Je l’ai trouvé à la boutique de la savonnerie Fabre située à Salon-de-Provence, et elle vaut le détour. La vieille usine créée en 1900 est toujours debout et produit sans relâche du savon dans sa grosse cuve jaune, sous l’œil séculaire d’une statue de la Vierge Marie qui tourne le dos au mur à six mètres du sol, comme en lévitation au-dessus de la saponification bouillonnante.

Il faut 14 jours pour cuire un savon de Marseille. La pâte sèche dans de grands bacs peu profonds et est ensuite découpée en blocs. Les barres de savon sont estampillées « savon de Marseille », tout comme les cubes sur les six faces.

La savonnerie est hors du temps. Cela sent Pagnol, Giono, les cigales et l’olivier, la lavande et le romarin. Les touristes adorent ça, et le monde se presse ici. Pour voir quoi ? Des savons monstrueux qui pèsent une tonne, et tout petits à glisser dans la poche. Des moules, des tampons à estampiller, et la fabrication du fameux savon, tout de même !

Dans la boutique bien soignée, je teste, je hume, je collectionne. Dans la fabrique, je prendrais bien un bain de boue de savon, celui qui est mis à refroidir dans de grands bassins carrés peu profonds jusqu’à devenir un bloc. Coupé en tranche épaisse, il est roulé comme une feuille sur lui-même. Les chutes sont vendues au poids : pas présentables mais comestibles pour les mordus ou les fauchés. Il se vend aussi le savon en barre : de l’or vert pour les grosses consommations des inconditionnels.

Le savon de Marseille est ma madeleine de Proust, un savon toujours présent sur le timbre en grès dans la cuisine de mes grand-mères.